Le Deblocnot’

TIO MANUEL  » the 7th Road » (2019)

Jeudi 24 octobre 2019

La septième route , titre de l’album, correspond au 7eme album solo de Manu Castillo alias Tio Manuel , artiste français d’origine espagnole.  Ce n’est pas un nouveau venu puisque voila plus de quatre décennies qu’il arpente les scènes. Il jouera ainsi dés la fin des années 70  au sein de plusieurs groupes  dans la mouvance punk / (hard)rock  parisienne (Wunderbach, les Spoons, Catch22, Wicked Bouquet, les Outsiders..), on l’a croisé aussi récemment avec  La souris déglinguée. Et depuis 2001 il aura pondu également 7 albums.
Habitué des grands espaces américains sa musique pourrait justement être qualifié d’americana, terme qui indique le brassage des diverses  traditions musicales de chez l’oncle Sam: rock, country, blues, folk auquel Tio Manuel ajoute les touches latino de ses origines espagnoles.
Pour ce nouveau projet il est accompagné de Léon Teoquer (drums), Gilles Fegeant (guitar resonator et Stratocaster), Silvio Marie (basse), John W. Meyers (claviers), Jeanne la Fonta et Melissa Cox (choristes) , lui même étant à la guitare et au chant. Au songwriting aussi puisqu’il signe 7 des 10 titres, 2 étant de la plume du poète underground  Ian Ottaway (qui gravite autour du Black Rebel Motorcycle Club et que Tio a déjà mis en musique sur son album « The Ian Ottaway Project » en 2015))  et une autre étant une reprise du groupe britannique the Ruts.

« El centro » nous amène a la frontière entre le Mexique et les States, check point, flics en patrouille, tequila et marijuana, c’est « maybe the next gate to hell« , ambiance blues rock solide à la Calvin Russell et voix burinée à l’accent spanish irrésistible, c’est superbe, une vraie BO de western moderne crépusculaire.
On poursuit avec « Flamingo Flamenco » , brûlant comme le désert de Chihuahua ou flotte le  « Joe Strummer’s spirit« ; la guitare et un harmonica plaintif se donnent l’écho dans ce long blues halluciné et lancinant. A suivre les deux titres de Ottaway le bluesy « Johnny Boy  » et  « Skinny girl » , carrément rockabilly. « The golden curse » nous ramène à un americana folk country avec un joli piano , même ambiance sur « Amarilo y azul » , ballade a travers la Californie, de Frisco a San José.
Nous voila d’ailleurs à « San José junction » , ça bouge vraiment bien, les guitares sont en feu et le rythme effréné avant l’hispanisant « Andaluz » et ses superbes chœurs féminins, ambiance Manu Chao ,  Willy Deville aussi. La reprise bluesy du « Love in vain » des Ruts  est bien  différente de la version reggae des londoniens et pour finir « La ruta escondida« , country folk festif sublimé par le dobro de Gilles Fegeant et la violon de Melissa Cox, entre Johnny Cash, Ry Cooder et Léonard Cohen, excusez du peu!

Quel disque superbe! Festival de guitares, voix burinée, mélange des cultures latino  et yankee, ce Tio Manuel fait vraiment fort et son latino/blues/americana nous invite au grand voyage sur cette 7th road écrasée de soleil  et de  poussière.

ROCKIN-JL 

Voir aussi un premier papier en 2017 : Tio Manuel « Dos Tios »