Tio Manuel « The 7th road »
Le punk n’est pas mort, il s’est simplement réincarné. Ici, l’iroquoise est chez elle en terre indienne et respire les grandes plaines du nord.
C’est peu de le dire qu’on voyage avec ce magnifique nouvel album de Tio Manuel. S’il nous invite sur la route numéro 7, ce n’est pas la première main tendue vers un rock americana chanté en anglais et en espagnol. C’est cette langue de Cervantes qui réchauffe le bitume au petit matin. Une heure idéale pour emprunter les nationales 7 du monde entier. La route 7 made in US partant de la Nouvelle Angleterre vers le Vermont en traversant le Connecticut et le Massachusetts. Du nord vers le soleil pour échapper à l’hiver canadien, échapper aux français sans jamais atteindre les déserts rouges des rednecks. En tout cas, une highway qui posède aujourd’hui sa bande originale. Et c’est à un ex punk de Wunderbach qu’on la doit. Un gars de Nanterre qui mieux que quiconque accompagne nos pérégrinations en terre Américaine. On ne serait être plus fidèle à ces grands espaces que Tio Manuel et son septième album. Comme si son âme et ses tiags s’étaient un jour retrouvées en terre indienne ; comme si coulait dans ses veines le même sang que Johnny Cash et Nick Cave. « The 7th road » confirme cette filiation romantique et rock’n’roll. On a la chance d’être convié au rendez-vous.
Hervé Devallan