BLUES-ROCK
À travers les grands espaces
Tio Manuel, alias Manuel Castillo, nous revient avec un septième album qui nous entraîne sur les routes américaines en franchissant parfois la frontière mexicaine. Et la route est longue, il fait très chaud, l’air est pesant, chargé de poussière, les paysages s’étendent à perte de vue. C’est l’impression que nous donne son disque. L’ex-membre du groupe punk-rock Wunderbach, qui a aussi accompagné un temps La Souris Déglinguée est moins virulent que dans les années 80 mais son propos sur la société d’aujourd’hui, sur les États-Unis, n’en est pas moins acerbe.
S’il a des poussées légitimes de rythmes rock’n’roll voire rockabilly, il pose un blues-rock élégant de sa voix grave, en anglais comme en espagnol. C’est dans les ballades en espagnol justement qu’il fait mouche : Amarillo Y Azul, San Jose Junction, Andaluz vous transportent sur des longues lignes droites désertes au bitume fondant. Jeanne La Fonta l’accompagne joliment du côté des chœurs et l’on retrouve le loup-garou du clavier, James Leg, assagi. À écouter en voiture, forcément.
Jean-Marc Pinson