Tio Manuel « Dos Tios »
Une guitare acoustique, un harmonica et un Dobro. Il n’en faut pas plus à Manu Castillo pour nous séduire avec ce blues près de l’os qu’est le disque « Dos Tios ».
Tio Manuel n’est pas un inconnu pour qui suit le rock made in France de près. Et depuis longtemps. Manu Castillo est encore le membre historique de Wunderbach, emblématique groupe de punk rock des années 80 aux côté de La Souris Déglinguée et d‘Oberkampf. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts de Paname et le guitariste joue les Mister Jekyll et Mister Hyde. Car du côté de Tio Manuel, on parle blues et guitare acoustique. Et plus souvent espagnol et anglais qu’on ne déclame les vers de Molière. Est-ce pour ça que « Dos Tios » n’est pas sans rappeler feu Willie DeVille ? Un faux air en effet au son duquel il est agréable de se laisser bercer et même envoûter. Sorti sur le célèbre label havrais Closer, cet album est le sixième du nom (et le second chez Closer) sous ce patronyme. Pour l’accompagner dans ce voyage sous un soleil de plomb, son vieille ami Gilles Fegeant.au Dobro. A eux deux, ils revisitent le répertoire de Tio Manuel en ne laissant que l’essentiel : cette fragrance qui demeure lorsque la musique s’est retirée et qu’il ne reste plus que l’intime pour dernière note. Une guitare, une voix, un harmonica et un Dobro pour toute signalétique. On s’aperçoit alors qu’il n’en faut pas plus pour déclencher l’émotion et l’envie. A commencer par le désir de jeter une oreille sur le reste du répertoire de notre homme.
Hervé Devallan
Tio Manuel « Dos Tios » (Closer) – 3/5